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La présidente de l’ICE 2022-23, Suzanne de Jong, AACI, P.App – La réussite professionnelle fondée sur la passion

Évaluation immobilière au Canada

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2022 – VOLUME 66 – Tome 4
La présidente de l’ICE 2022-23, Suzanne de Jong, AACI, P.App – La réussite professionnelle fondée sur la passion
Suzanne de Jong, AACI, P.App

Que ce soit dans sa vie personnelle ou dans sa carrière de 32 ans en évaluation immobilière, Suzanne de Jong est animée d’une passion authentique pour toutes les choses où elle s’investit. Cette passion lui a permis de réussir dans tous les aspects de sa vie, incluant son élection récente comme la deuxième femme présidente dans les 84 ans d’histoire de l’Institut canadien des évaluateurs (ICE). Suzanne prêche par l’exemple et elle a très hâte de découvrir l’année qui vient alors que l’ICE continue de façonner son avenir dans un marché toujours changeant.

Q : Comment s’est déroulé votre cheminement de carrière jusqu’à votre poste actuel ?

Suzanne : Après avoir grandi à Mississauga, je me suis inscrite au programme d’économie à la Western University de London, Ontario. L’un des cours qui m’intéressait beaucoup s’intitulait Développement urbain (DU). Après ma graduation en 1989 avec un diplôme de DU, à une époque où l’économie était très florissante, j’ai d’abord songé à travailler pour un promoteur à Toronto ou Mississauga. Mais, après avoir développé une grande affection pour la région de London, j’ai eu la chance de rencontrer Bob Hughes, propriétaire d’une petite firme d’évaluation à London appelée Hughes & Associates. Comme agente de recherches junior, j’y ai abordé différentes questions juridiques, incluant un litige concernant des contaminants qui se déversaient dans un terrain de camping. C’était un travail très fascinant qui m’a donné un appétit pour l’incroyable diversité d’opportunités et de défis liés à l’immobilier qu’offre une carrière d’évaluateur. Mon cheminement de carrière était fixé. Désirant particulièrement étendre mon expérience en évaluation résidentielle, selon moi le secteur idéal pour débuter une carrière en évaluation, je me suis ensuite jointe à Simmons Group, dirigé par John Simmons. Aujourd’hui, la compagnie s’appelle Metrix Realty Group et, bien que je l’aie quittée quelques années pour essayer autre chose, j’y suis revenue afin d’expérimenter et de respirer l’esprit d’équipe exceptionnel de la compagnie.

Alors que ma carrière évoluait oleo cette période, je me suis mariée, j’ai eu quatre beaux enfants et j’ai obtenu ma oleopern CRA en 1993 et AACI en 2003. Le domaine de l’évaluation m’a ouvert des opportunités extraordinaires de oleoper ma carrière, tout en m’offrant une grande flexibilité pour passer du temps avec ma famille et profiter de la vie en dehors du travail. Je ne puis imaginer faire autre chose.

Q : Parlez-nous de Metrix Realty Group et de votre ole dans la compagnie.

Suzanne : Metrix est une compagnie immobilière qui rend tous les services commerciaux et résidentiels. C’est une importante firme dans le marché du sud-ouest de l’Ontario, avec une équipe de 20 membres, incluant six AACI, un CRA et neuf stagiaires. Notre compagnie possède des expertises très variées, y compris l’évaluation d’immeubles résidentiels, commerciaux et industriels, les hôtels, l’expropriation, le travail municipal, les résidences-services, les études de faisabilité et les études d’absorption, pour en nommer quelques-unes. À titre de vice-présidente des opérations d’évaluation commerciale, ma plus grande réussite et ce qui m’apporte le plus de satisfaction est d’accompagner et de travailler avec une équipe de jeunes stagiaires. Avec une volonté de s’entraider qui imprègne toute la compagnie, c’est vraiment un endroit génial pour développer une carrière. Je me donne corps et âme dans la compagnie et j’adore me rendre au travail chaque jour.

Q : Vous avez clairement pris la décision à un moment de votre carrière de vous engager dans les activités bénévoles. Pourquoi avez-vous fait ce choix et comment cela s’est-il traduit au fil
des années ?

Suzanne : Le bénévolat m’a toujours vivement intéressée, surtout lorsqu’il s’agit d’éducation et d’aider les membres à devenir compétents dans toutes sortes de champs d’expertise. Je trouve extrêmement important de pouvoir aider les gens à réussir dans leur carrière professionnelle. Ça me donne le sentiment de faire une vraie différence. Ici, à Metrix, je travaille étroitement avec trois de nos six stagiaires et c’est très satisfaisant de les voir grandir et se développer. En tant qu’individus et employés de la compagnie, nous croyons que le mentorat est essentiel au succès des stagiaires et au bien-être général de notre profession.

Au-delà du mentorat, je suis en outre activement engagée avec l’ICE depuis le milieu des années 1990, au niveau local, provincial et national. À l’époque, j’ai eu la chance de bien connaître des présidents de l’ICE tels Allan Beatty et Dan Brewer, qui m’ont inspirée à devenir porte-parole de notre association et de notre profession. Depuis lors, j’ai servi à l’exécutif du chapitre London de l’ICE, aux conseils de l’association de l’Ontario et de l’ICE, de même qu’au sous-comité de l’expérience appliquée et au comité des admissions et de l’accréditation de l’ICE, pour ne nommer que ceux-là. Encouragée à m’impliquer davantage à l’échelle nationale par des gens comme le président d’alors Dan Brewer et l’ancien chef de la direction Keith Lancastle, je suis entrée au conseil d’administration national en 2018, puis je suis devenue membre du groupe de travail Façonner notre avenir et je siège aujourd’hui au Conseil du président sur l’équité, la diversité et l’inclusion (EDI). Devenir présidente de l’ICE cette année est un privilège absolu pour lequel je suis véritablement honorée.

Q : Vous avez mentionné votre service au groupe de travail Façonner notre avenir et au Conseil du président sur l’équité, la diversité et l’inclusion. Pouvez-vous élaborer sur la signification de ces initiatives et sur la direction qu’elles prennent pour l’avenir ?

Suzanne : Le groupe de travail Façonner notre avenir est la plus importante initiative entreprise par l’ICE depuis 10 ans. Elle repose entièrement sur la participation des membres, qui ont eu des occasions exceptionnelles de se mobiliser dans le cadre d’une série d’assemblées publiques et de questionnaires. Pour montrer à quel point l’initiative importe à nos membres, sachez que 40 % d’entre eux ont répondu à l’un de nos questionnaires, soit un excellent niveau de participation. Grâce aux conseils et commentaires des membres, nous avons pu réunir 21 recommandations qui définiront notre direction ainsi que des initiatives majeures pour les mois et les années à venir.

Il faut se souvenir que Façonner notre avenir, ce n’est pas changer la profession, c’est plutôt inviter les membres à accueillir le changement afin qu’ils puissent mieux réussir dans leurs carrières et dans leurs entreprises. Qu’il s’agisse d’évaluer de la machinerie et de l’équipement, d’étudier des fonds de réserve ou de profiter de nombreuses autres nouvelles opportunités, notre objectif est de fournir aux membres les outils dont ils ont besoin pour saisir ces opportunités et en tirer le maximum.

Je crois vraiment que plusieurs de nos membres ne réalisent pas à quel point ils sont avertis et que, par conséquent, ils se sous-estiment dans le marché. Nous devons changer cela. Notre Institut et nos membres sont très respectés au Canada et à travers le monde. Grâce à notre autoréglementation, notre code d’éthique et nos normes sur la défense des intérêts et sur l’éducation, nos expertises et nos connaissances sont très recherchées par les établissements de crédit, les organismes d’État, les promoteurs, les sociétés de placement immobilier et le grand public. L’initiative Façonnernotre avenir ne pourra qu’améliorer notre marche en avant, peu importent les changements qui surviendront dans le marché.

En ce qui concerne l’EDI, le travail effectué dans ces domaines est aussi très important. On trouve au Canada une population très diversifiée et les membres de notre organisation doivent représenter plus fidèlement la diversité de nos intervenants. Pour y arriver, nous devons nous assurer qu’aucune barrière n’empêche d’entrer dans notre profession. Même si nous avons considérablement progressé à cet égard, il y a encore beaucoup à faire et l’initiative d’EDI est l’outil parfait pour nous montrer le chemin à suivre.

Personnellement, je suis une femme de race blanche, éduquée, élevée en croyant qu’une femme peut faire tout ce qu’elle veut. Toutefois, j’ai quand même vécu des situations où je devais travailler plus fort et accepter d’être moins bien payée que mes collègues masculins. C’est encore pire pour les femmes de communautés racialisées, à cause de facteurs comme la couleur de la peau ou la langue. Peu importent leurs histoires, les femmes dans la vingtaine ou la jeune trentaine peuvent aussi rencontrer des obstacles parce qu’elles ont des enfants ou qu’elles pourraient en avoir. Ce que je veux dire, c’est que les barrières peuvent exister pour plusieurs raisons et nous devons faire l’impossible pour les éliminer. Il faut atteindre un endroit où les gens ayant la même éducation et la même capacité peuvent s’attendre à un traitement égal et aux mêmes opportunités que tout le monde. Le but doit être d’embaucher la bonne personne pour le bon travail.

Q : Dans un an, quand vous réfléchirez à votre mandat de présidente, quel est le plus bel accomplissement que vous espérerez avoir vu l’ICE réaliser durant cette période ?

Suzanne : J’espère que nous aurons réussi à mettre en œuvre plusieurs des initiatives de notre groupe de travail. Ayant consacré le temps et mobilisé les membres, nous devons maintenant nous assurer que les recommandations deviennent réalité. Mais, certaines d’entre elles prendront du temps, alors que d’autres peuvent être implantées assez rapidement. Mon objectif est de faire en sorte que cela se produise.

À part cela, je sais également que l’année à venir sera affectée par des préoccupations économiques majeures, incluant les effets de la très forte inflation et des taux d’intérêt plus élevés. En ce qui regarde les enjeux immobiliers, l’ICE peut fournir compréhension, clarté et direction aux instances gouvernementales, aux prêteurs, aux promoteurs ainsi qu’au grand public, entre autres.

Q : Enfin, que conseilleriez-vous aux gens qui entrent dans la profession d’évaluateur ?

Suzanne : Je suggère à nos nouveaux membres de communiquer avec d’autres évaluateurs, de toutes les manières possibles, pour acquérir des renseignements et des connaissances, même s’ils ne les connaissent pas. Que ce soit en les contactant personnellement, en assistant à des réunions de chapitres/provinces, en participant à des conférences, en siégeant à des comités, ils devraient profiter de toutes les occasions d’interagir avec leurs pairs. Ils doivent se voir comme des éponges qui absorbent toutes les connaissances et expériences possibles. Ils seront émerveillés de voir à quel point les autres évaluateurs sont heureux de partager ce qu’ils ont appris. Aux évaluateurs établis, je recommande de chercher des moyens pour être plus efficaces et diversifiés. Ne vous enfermez jamais dans des façons existantes ou singulières de faire les choses. Des technologies émergentes aux demandes changeantes du marché, il y a toujours de nouvelles opportunités à aborder et à accueillir.